Chacun naît d’une longue histoire, en supportant déjà un passé. Le patronyme, par exemple, influe nécessairement une trajectoire. Le mien, plutôt rare et connu, aurait pu me désigner comme oiseau de mauvais augure.

De tout temps pourtant, je l'ai repensé beaucoup plus joyeusement. Enfant déjà, je connaissais le mythe qu’on m’avait souvent conté. Je l’avais entendu comme un conte merveilleux, celui d’un passeur qui, permettant d’ouvrir une boite, laisser s’évacuer toutes les passions tristes d’un individu, pour lui permettre de trouver la lueur blottie au fond de lui.

Réécriture sans doute, mais de celles qui favorisent un destin. J’ai aimé, comme initié par mon illustre aïeule de la mythologie grecque, aider à soulever des couvercles occultant pour  retrouver de la lumière.

Pandore, femme pétrie de glaise et d'eau par Héphaïstos - dieu du feu et des forges - sur l’ordre de Zeus qui voulait se venger des hommes après le vol du feu par Prométhée. Elle reçut tous les dons. Zeus lui confia une boite devenue fameuse, avec l'interdiction de l'ouvrir. Cette boite contenait enfermés tous les maux de l’humanité, la vieillesse, la maladie, la famine, la guerre, la folie, la mort, la passion, la tromperie... ce qui permettait aux hommes de vivre à l’écart de ces calamités.

Pandore, curieuse, désobéit et souleva le couvercle pour découvrir le contenu interdit. Tous les maux s’échappèrent et s’abattirent définitivement sur l’humanité, excepté l’espérance qui resta dans la boite.

N'hésitons pas à ouvrir les boites : les trésors y abondent.